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Rendez-vous au lion

Un Musée est né d’un lieu où rien ne laissait présager une telle audace. A la demande de Bruno Gaudichon, conservateur du Musée d’Art et d’Industrie de Roubaix, je me suis trouvée devant le fait de montrer par le moyen d’un court métrage, comment une piscine d’eau-douce peut devenir un Musée d’Art et d’Industrie. Plus que la réalisation du film lui-même, le déroulement m’a semblé évident, mais pour appuyer avec force le propos, il m’apparut que l’architecture particulière d’Albert Baert, destinée dans un premier temps aux jeux du corps, allait être la même qui soutiendrait par des cimaises, un monde conquis par la pensée créatrice.
Si un rendez-vous à la piscine est pour le corps, un rendez-vous au Musée est pour l’esprit.
Montrer l’ensemble certes, mais montrer les détails qui forment le tout, en les dessinant sur lesquels j’ai tant aimé m’attarder. Une brique jaune, une brique rose, une brique est unique. C’est la quantité qui fait l’ouvrage. L’architecture existe parce que les hommes l’habitent…

… Dominant l’espace du bassin de toute sa superbe, le Lion la gueule rugissante grande ouverte faisait frémir tout nageur ne sachant pas nager. Ce fut l’illusion de l’apprivoiser en le dessinant.
Aujourd’hui on avance sur la ligne imaginaire de nos émotions devant tant de beauté. Les jeux de l’esprit on remplacés avec force les jeux de l’eau.

Voir la suite dans le livre Rendez vous au Lion édité par Michel Lagarde et le Musée de Roubaix, 2016

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Dessins réalisés entre 1995 et 2003

1998 Rendez-vous au lion – 37 dessins, 15 photos
2000 Achat de 30 dessins par le M.A.I.R.
2002 21ème festival du film d’art de Montréal
2003 Court-métrage de 23 min pour le M.A.I.R., Musée d’Art et d’Industrie de Roubaix

Le bassin

Porte savon

Baignoire des dames

Cabine de douche

Pilier Art-déco

La colonne

Bains des hommes

Opaline

Opaline

Opaline et fer ouvragé

La 21

Le lion

Manu en bleu

Manu au béret

Manu beau-gosse

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“Toute cette somme s’organisait parfaitement dans une étonnante complémentarité : le dessin, la photographie me semblaient ici animés d’une sorte de complicité artistique qui fait sans doute la force et la qualité du travail de Colette Portal.
Il ne s’agit pas tant de la douceur de la séduction – encore qu’il y aurait long à dire de cette force qui anime son travail – que de l’évidence des images qui existent bien à la fois comme des individualités et comme des éléments de cette logique.
Photographier pour mieux dessiner ou dessiner pour mieux vérifier l’instantané photographique, pour restituer sa propre vérité qui devient notre propre conviction.”

Bruno Gaudichon
Conservateur du musée d'Art et d'Industrie de Roubaix, mai 1991